18 novembre 2015

Maudits soient ils...

Mes enfants, mes tout petits, mes amours....

Ils ne vous ont pas épargnés. Ils ont réduit à néant l'univers magique, féérique, et insouciant dans lequel nous tentions de vous préserver. 
Ils ont semé la graine de la méfiance, de la peur, de la tristesse. Ils ont fait germer en vous l'idée que le monde que nous vous avons construit est un monde où le pire peut arriver...

Maudits soient ils. 


Ils se sont attaqués à n'importe qui, froidement, avec barbarie. Mes tous proches ne sont pas touchés directement, mais malgré tout nous n'avons pas été épargnés...Nous connaissons tous des amis, des collègues, qui ont perdu un frère,une soeur, une cousine, un ami...
Après la sidération liée aux faits eux mêmes, vient le temps des témoignages, des hommages...et je les prends en plein coeur. Je lis ces magnifiques témoignages: "vous n'aurez pas ma haine", "je continue à vivre", "je ne vous ferai pas l'honneur de vous haïr"...ils sont admirables mais je ne sais pas comment ils font. 
Mon coeur à moi est rempli de cendres. De désespérance, de haine et de tristesse. 
Et pourtant, digérer mes propres émotions, retrouver la saveur de la vie, reprendre un quotidien souvent répétitif et chiant n'est pas la chose la plus difficile que je doive encaisser. Je dois "en parler avec mes enfants"...

Nous, parents, avons reçu plein de supports pour parler de "ça" aux enfants....

Mais je ne veux pas avoir à leur en parler. Utiliser des mots comme "attentats", "tuer", "terroristes" avec mes enfants, me semble totalement contre-nature. Je prends mon courage à 2 mains, parce qu'il  le faut...pour limiter les dégâts, pour éviter les traumatismes...mais merde, ils n'ont rien demandé. Ces atrocités ne devraient pas faire partie de leur discussions, de leurs quotidien. Ils en parlent à la récré, entre eux. Cette chose monstrueuse est entrée dans leur conversations...:"tiens, file moi un BN, tu savais que normalement, ils auraient dû faire péter le stade de France?"

Dire que je râlais quand ils se disputaient pour savoir si "raïquaza ex full art" est plus fort que "dragofeu méga-ex"(si si, ça existe, c'est du pokémon) ...je dois maintenant subir leurs disputes au sujet du nombre de terroristes morts "mais si je te jure qu'il y en a 8 qui se sont fait exploser", mais non je te dis que c'est 7....discussions abominables dont chaque mot est un coup au coeur. L'incongruité de ces discussion me semble surnaturelle, et me file la nausée.

Maudits soient ils. 

Ma poupinette de 5 ans, mon adorable chérinette, qui chante "libéréééééééé, délivrééééééé" à longueur de journée, qui a hâte d'être une femme pour se mettre du vernis à ongles, pour qui les 3 femmes les plus formidables de la planète sont (dans l'ordre) la reine des neige, la maîtresse et sa maman. Mon trésor d'innocence, qui croie dur comme fer que le père noël travaille dur en ce moment pour lui apporter tout ce qui est estampillé de près ou de loin "reine des neige", pour qui l'épreuve suprême consistait encore hier à devoir manger à la cantine...ma trésorinette m'a demandé avec sa candeur adorable: "maman, si on prend le train pour aller voir grand-pa, est ce qu'on va être tués?"....
Maudits soient ils, ceux qui ont mis ces mots dans la bouche adorable de mes trésors. Ils ont fait de tous ces enfants, les victimes collatérales de leur barbarie meurtrière. 

Maudits soient ils. 

Merci aux petits quotidien, à bayard, astrapi etc...de nous donner les mots pour leur expliquer l'inexplicable. Mais je suis incapable de leur lire ces mots incongrus sans avoir la voix qui tremble...
expliquer avec des mots d'enfants...? mais il n'y a pas de mots d'enfants dans le registre barbarie, terrorisme, haine...Le champs lexical des mots d'enfants n'inclut pas cette situation.Et j'aurais voulu que ça reste comme ça. Dans les mots d'enfants, on parle de licorne, de voitures de course, de fées et de pirates, d'arc en ciel, de légos et de playmobils. Les méchants sont ceux qui ne veulent pas jouer avec eux (au pire). On joue à la bagarre, et même aux bandits. 
"pan t'es mort"....et on se relève pour aller goûter. 

J'ai dû expliquer daesh, djihadistes, guerre, islamiste, amalgame, terroriste, kamikaze, et  je les ai maudits à chaque instant...

Maudits soient ils. 

18 septembre 2015

Profite!!!

Si je résume, si je ne compte pas la tentative de devenir prof, cela fait bientôt 8 ans que j'ai cessé de travailler (je veux dire pour de l'argent...travailler pour ses enfants n'entre pas dans la même catégorie)...

Et voilà au moins 5 ans que tout le monde m'entend geindre que je ne m'y retrouve pas. Que rester à la maison c'est pas fun; 
Que mes seules conversations tournent autour de pokémons et de barbies, le reste des mots que je prononce étant en général aboyés 
("fais pas ça, mets ta culotte, arrête de faire du bruit, mets ta culotte, ramasse ce légo tout de suite, mets ta culotte bordel! , on va être en retard, lâche ton frère"....vous voyez le genre quoi)...

Toute les mamans d'école que je croise savent que j'en bave. Qu'être à l'école à 15h45 et gérer toute seule la trollteam surexcitée pendant 5 heures d'affilée, c'est épuisant, et que je n'en tire que peu de satisfactions. 

Mais parfois, de temps en temps, il m'arrive de croiser des mamans un peu plus avancées dans la vie, dont les trolls ne sont plus des mini-trolls,, mais des ado-trolls...ces mamans, me disent, en regardant avec ravissement mes affreux..."quelle chance tu as, ça passe tellement vite, profite!"
Cette petite phrase, outre le fait qu'elle me prédise un avenir assez effrayant, je la dirais peut être à mes plus jeunes amies dans quelques années. mais aujourd'hui, on me parlerait en javanais que ça serait kif kif...

Profite...? mais comment? Comment faire abstraction des 99% de moments exaspérants, pour profiter des 1% de moments magiques (le ratio est sans doute lié à un moral un poil en berne, je vous l'accorde)...

Depuis 10 ans, je ramasse tout ce qui traine par terre, et j'ai acquis la quasi certitude que 5 personnes sur 6 dans cette famille ont un problème de vue périphérique verticale (si si ça existe)...Légos, playmos, doudous, chaussettes sales et dépareillées, slips, jeans (avec le slip entortillé dedans, c'est bien trop fatiguant de les séparer), et autres trucs un peu trash. 
Bref, je profite. 

Depuis 10 ans, j'essaie de me faire pousser une 2° paire de bras, ou de me cloner: maman j'ai soif, maman je trouve pas ma culotte, maman j'arrive pas à ouvrir le pot de confiture, maman, j'ai renversé mon verre, maman, j'veux du ketchut,...le tout en même temps, et en boucle. 

bref, je profite

Depuis 10 ans, j'arbitre les disputes, en essayant de trouver le juste équilibre entre intervenir si ça devient dangereux, et laisser faire parce que j'ai la flemme pour leur apprendre à gérer les conflits. Notre maison ressemble à un champs miné, qui peut péter à tout moment...

bref, je profite. 

depuis 10 ans, je remplis le frigo, gère les RDV médicaux, les anniversaires, les vaccins, les réunions de parents, les inscriptions aux activités, les conduites, les devoirs, les diners, les problèmes variés...

bref, je profite...

Alors j'ai quand même cherché. Je me suis dit que je devais être sacrément aveuglée par le quotidien pour ne plus parvenir à voir ce qu'il y avait de beau dans cette équipe de trolls. Qu'est ce que je manque pour ne presque plus jamais sentir de satisfaction à m'occuper d'eux? Le lien avec mon absence d'activité professionnelle est il réel ou juste un leurre? 

Ils sont épuisants, bruyants, maladroits, trop pleins d'énergie, belliqueux, parfois capricieux...mais quand même...

- quand je réalise qu'ils sont tous les 4 en pleine forme, absolument magnifiques (en toute objectivité), intelligents et en bonne santé, et que certains n'ont pas cette chance
- Quand Preums me prend par la main dans la rue, juste comme ça pour le plaisir
- Quand Deuz me serre très fort dans ses bras en me disant qu'il m'aime à l'infini
- Quand les trollettes me font un double-câlin, en me disant que je suis la plus belle des mamans
- Quand ils jouent tous les 4 ensembles, et qu'ils rigolent comme des baleines
- Quand ils sont endormis et que je viens leur faire un dernier bisous, qu'ils sont si doux, si beaux, qu'ils sentent si bon
- et aussi...quand ils sont tous à l'école et que je prends un café peinard

alors, oui, je profite! 

1 septembre 2015

La Tuile...

Aujourd'hui, Preum's fête ses 10 ans. Aujourd'hui c'est la rentrée. Aujourd'hui, et pour la première fois depuis 8 très longues semaines, il n'y a pas de bruit dans la maison....

Oui, mais aujourd'hui, c'est la tuile. 

Une femme merveilleuse, courageuse, travailleuse, patiente et intelligente vient de m'annoncer qu'elle me quittait pour une autre. 

Ce petit bout de femme fait partie de ma vie, de nos vie, depuis 4 ans. Elle a été ma bouée quand je me noyais, la paire de bras qui me manque souvent (quand les trolls ont tous besoin d'un truc urgent à la même minute)...elle a donné les biberons avec moi, a épluché des légumes avec moi, a manipulé le babycook bien plus souvent que moi, a changé les couches, a donné les bains, a accompagné la propreté, les premiers mots, les anniversaires, les premiers jours d'école, les sorties au square...a soigné les bobos, a soigné la maison...Elle voit quand je n'en peux plus, elle assiste discrètement à mes colères, à mes ras-le-bol...et elle prend le relais en douceur.

Cette année, je  vais voudrais bien rebosser, saisir une opportunité, encore incertaine certes, mais qui ne se présentera pas 2 fois....et le pilier de mon organisation vient de s'effondrer...Tout comme je me suis effondrée sous ses yeux quand elle me l'a annoncé. 

Wondernounou me quitte. Drame. 

Je savais bien que ça arriverait un jour...que quelqu'un d'autre la remarquerait et lui ferait une proposition en or...et bingo, c'est arrivé. 

Elle le mérite, mais elle m'a brisé le coeur...sans parler de celui de mes trolls, indignés "que quelqu'un d'autre ait pu nous piquer notre Wondernounou"...

Wondermum cherche une nouvelle perle pour s'occuper de sa maison et de ses trolls (ou l'inverse) quand elle reprendra le boulot...


Bye Bye Wondernounou, you're the best!

Wondernounou et Camille (2012)




23 juin 2015

Un seul être nous manque ;)

Les twinettes ont rarement été séparées depuis leur naissance. Elles sont arrivées à deux, on les gère à deux. Pas par principe ou par idéologie. Non, juste, parce que ça s'est fait comme ça. Que quand on a 2 trolls-boys survoltés, et des baby-twinettes, on a tendance à répartir au plus simple: "tu prends les troll-boys je prends les twinettes, d'acc?" . On a eu 2 enfants + 2 bébés, donc forcément, on a rarement mélangé les pokemon et les pampers; 

Donc les twinettes ont quasiment toujours été ensembles: elles ont dormi dans le même lit au départ, même que c'était ultra choupi. Je les portais ensemble, les nourrissais ensemble (même que quand l'une avait faim, je réveillais la 2ieme pour qu'elles soient calées, honte sur moi, diraient les wondermèresparfaites), les changeais ensemble (côte à côte sur la table à langer, travail à la chaine), les baignais ensemble. Bref, twinettes et ensembles, c'était associé. 

En petite section, elles ont été ensembles aussi; je ne me voyais pas les séparer, déjà pour un côté pratique (déposer 4 enfants dans 4 classes et 2 écoles différentes, en 10 minutes, ça me semblait un poil ambitieux), mais aussi parce que quand on a la chance de vivre la première vraie épreuve de sa vie à deux, ça me semblait cruel de les priver de ce réconfort mutuel...

En moyenne section, elles ont été séparées, mais bon, elles se retrouvent à la récré, et si une maîtresse est absente, elles se retrouvent dans la même classe. En gros elles savent où se situe leur co-trollette, et ça les rassure. 

Mais la semaine dernière, une des trollettes est partie en classe verte. 5 jours. 
Et pas l'autre. Pour la première fois elles n'ont pas dormi dans la même chambre, n'ont pas joué ensemble à la maîtresse après l'école, n'ont pas pris leur bain ensemble,et ne se sont pas disputées pour savoir qui ferait Elsa, et qui ferait Anna. 

Pour la trollette qui partait, appelons là lucky-trollette, c'était un festival de joie; aucune appréhension, pas un seul mot sur l'angoisse d'une séparation, nada. C'est une petite fille très ingrate confiante. 
J'ai versé ma petite larme quand elle est montée dans le bus, mais elle, elle avait une patate d'enfer (heureusement, d'ailleurs, sinon, j'aurais eu bien du mal à la laisser partir). 
Mais pour trollette-pas-partie....misère!! 
je veux pas dormir sans ma soeur, 
je veux pas aller à l'école si ma soeur n'y va pas
je veux jouer à rien sans ma soeur
je veux pas manger sans ma soeur...

bref, lucky-trollette lui a visiblement beaucoup manqué, sur fond de jalousie à peine dissimulée (ie, très bruyamment manifestée)...

Pour moi...après avoir chouiné pendant des années que 4, c'est trop beaucoup, que des twinettes, c'était quand même pas de bol une sacré surprise et que un de moins de temps en temps ça me ferait des vacances...Et ben j'ai trouvé que lucky-trollette était drôlement absente. Son petit lit vide était bien tristounet, et ne déposer qu'une trollette à la maternelle, c'était beaucoup plus rapide étrange....

Bref, lucky trollette nous a manqué. Nous, apparemment, pas du tout, d'après les textos de la maîtresse (inconsciente sainte femme, embarquant 32 mini-trolls au bord de la mer...)

Quand lucky-trollette est revenue (enchantée), trollette-pas-partie m'a déclaré qu'elle préférait dormir seule (après m'avoir pourries toutes les soirées pendant 1 semaine, sur fond sonore de "j'peuuuuuuuxx paaaaaaaaaaaaaaaas doooooooooooooooormiiiiiiiiiiiiiiir saaaaaaaannnnnnnnns maaaaaaaaaaaaa soeeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur")

Welcome back ma lucky trollette, je suis fière de toi!

lucky trollette dans le bus, happy!

lucky-trollette is back, toujours happy!



22 mai 2015

Harcèlement...

Mamaaaaann, j'ai froid......
Mamaaaaann, j'ai faim......
Mamaaaaann, j'mennuie....
Mamaaaaann, j'ai envie de faire pipi
Mamaaaaann, deuz m'a tapé...
Mamaaaaann, je veux faire de la pate à modeler........
Mamaaaaann, j'ai soif.....
Mamaaaaann, j'ai chaud.....
Mamaaaaann, j'ai fait caca....
Mamaaaaann, j'ai renversé mon bol....
Mamaaaaann, j'trouve plus mes billes...
Mamaaaaann, elle est où ma cuiller?.....
Mamaaaaann, j'arrive pas à dormir.....
Mamaaaaann, je veux du coca....
Mamaaaaann, ca me gratte....
Mamaaaaann, Preums m'a poussée.....
Mamaaaaann, ça pique....
Mamaaaaann, c'est trop chaud....
Mamaaaaann, j'trouve pas mon manteau....
Mamaaaaann, j'arrive pas à fermer mes chaussures....
Mamaaaaann, trollette a dit merde....
Mamaaaaann, j'veux un pansement....
Mamaaaaann, y'a du soleil....
Mamaaaaann, il pleut....
Mamaaaaann, j'veux du ketchup....
Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann, Mamaaaaann,Mamaaaaann,Mamaaaaann,Mamaaaaann,Mamaaaaann,Mamaaaaann,MamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaannMamaaaaann





LACHEZ-MOI LA GRAPPE!!!

17 avril 2015

Gâteau lapins crétins - 7 ans de Deuz!


Deuz a un petit côté "lapins crétins"...bon, c'est pas très sympa de dire ça de son fils, mais le côté "bwaaaaaaaaaaaaa", les gestes dans tous les sens, les cris "juste pour rire", les grimaces et l'humour gras, tout ça, ça lui parle, à Deuz. 
Pourtant on n'a pas de wii (nous sommes d'ailleurs les pires parents du monde, il paraît), mais c'est pas grave, on trouve du lapin crétin un peu partout...

Donc, anniversaire "lapins crétins". (le thème n'aura servi que pour les cartons et le gâteau, le reste, on a fait du hors thème, très bien quand même)

- cartons d'invitations: easy: tu chopes 2-3 images sur le ouaibe, tu mets ton texte, t'imprimes, et zou, tu distribues. 
- timing: j'ai fait le gâteau jeudi soir, je l'ai décoré vendredi matin, et il a été mangé samedi après midi; une fois que le gâteau est recouvert de pâte, il ne se dessèche pas et reste bien moelleux. 

- le gâteau: 
pour les astuces qui me servent  à chaque fois, c'est ici

J'ai fait un gâteau au chocolat classique, des familles, dont j'ai doublé les proportions pour le mettre dans un grand plat à four rectangulaire. (format A4 en gros)




image à imprimer et ne garder que la tête

- j'ai imprimé la tête de lapin crétin, que j'ai découpée, posé sur le gâteau, pour découper la forme le mieux possible. 












- avec les chutes, j'ai pu donner un côté "bombé" à la tête: j'ai écrasé grossièrement quelques chutes que j'ai mélangées à de la gelée de framboise fondue (au micro onde), ce qui m'a donné un genre de pâte, que j'ai modelé sur la partie que je voulais bombée (pas très trop chef comme technique, mais ça a marché): 


J'ai recouvert ce pépère de gelée de framboise fondue au micro-ondes, puis de pâte d'amande blanche (trouvée chez Héma - la pate d'amande de supermarché étant trop grise/beige). La pâte d'amande est meilleure que la pâte à sucre, mais plus difficile à travailler, car moins souple et moins "pâte à modeler". Avec le gâteau au chocolat, c'est quand même très sucré, mais néanmoins c'est bon. 

Bien prendre son temps pour recouvrir les oreilles (faut faire une incision entre les deux, en faisant attention à laisser assez de matière pour bien tout recouvrir). 

Essayer de lisser au max la partie bombée. L'inconvénient de ma "technique" (un peu pompeux pour un vulgaire gloubiboulga, je vous l'accorde!), c'est qu'on voit les aspérités, mais bon, ils ont 7 ans, et ne s'appellent pas mercotte, donc faut pas exagérer!!

Pour continuer, j'avais 2 ou 3 images de lapin crétin sur mon ordi, pour m'aider à positionner au mieux les détails; j'avais trouvé une image d'un gâteau LC très bien réalisé, ce qui m'a aidée. 

Poser le patron imprimé sur le gâteau et marquer avec la pointe d'un couteau des repères pour la place de la bouche; 
Faire la bouche à partir de pâte à sucre noire (ou pâte d'amande, mais je n'en n'avais pas): découper le patron imprimé, et tailler la pâte à sucre à partir de là. Poser sur le gâteau en s'aidant des repères pour l'emplacement (coller avec un peu d'eau, pas trop). 

Découper de grosses dents blanches, et les coller sur la bouche, en humidifiant légèrement. 

Avec de la pâte d'amande rose (la mienne était un peu vieillotte (mais pas périmée, bande de mauvaises langues), du coup assez beigasse, ce qui m'arrangeait bien), j'ai découpé l'intérieur des oreilles, que j'ai collé sur le gâteau, puis un très long boudin pas trop épais pour faire le tour de la bouche; j'ai fait en sorte qu'il soit d'un seul tenant, pour ne pas voir trop de raccords. 

Bon, ça commence à ressembler à quelque chose, cette affaire, c'est bon signe!
reste à faire les yeux, et ça il faut les soigner. Ils donnent l'air un peu illuminé, survolté, défoncé,  attachant du lapin crétin, donc faut assurer. J'ai parcouru tout google-image, pour voir à quoi ils ressemblaient, et comment les fortiches du cake design les avaient fait. J'en ai conclu qu'il me fallait un peu de rouge, et du relief. 
Donc, j'attaque:

- faire 2 ronds plats en pâte rose/beigasse; faire en sorte qu'ils soient de la même taille. 
- y poser (avec de l'eau pour que ça colle) un boule blanche qu'on aplatira sur sa base, pour faire comme une demi-sphère. 

- faire 2 petits ronds en pâte à sucre rouge, et les coller légèrement sur le côté de l'oeil; y coller une toute petit bille de pâte noire, qu'on aplati en la collant. 

- écrire le nom du 7 ans, nettoyer le plateau avec un sopalin humide, effacer les trace de sucre glace, et mettre le tout à la cave jusqu'au lendemain. (ou dans un endroit frais et sec)

et voilà le résultat:

   
- Les animations:

- une chasse au trésor un peu simplifiée (je ne voulais pas qu'ils aillent fouiner dans toutes les pièces de la maison), réalisée grâce à ce site génial, qui donne plein d'astuces pour créer des énigmes, coder des mots etc...
--> une étape consistait à récupérer les mots d'une phrase, cachés dans des ballons (donc éclater les ballons, grosse poilade chez les 7 ans), et reconstituer la phrase. 
les ballons avant la poilade!

--> Pour l'étape suivante, j'avais écrit une phrase, codée avec la police webdings de Word, et fait un tableau de correspondance des lettres; les enfants étaient répartis en 2 groupes, décodant chacun une partie de la phrase (pour éviter la compète)

--> dernière étape, une grille excell comportant des chiffres, les enfants doivent colorier uniquement les chiffres 0, 5 et 9, ce qui leur donne alors la clef de l'énigme; assez long à préparer, mais succès garanti (aka, calme relatif pendant 15mn); il y avait un lien vers un petit programme excell  censé marcher tout seul, mais sur mac, ça n'a pas marché, donc j'ai bidouillé. Là aussi, on a fait 2 groupes devant résoudre chacun une partie de l'énigme, puis on a rapproché les 2 papiers...



- autre activité toute simple: une grande nappe en papier, des masques achetés chez toys, des tonnes de feutres et surligneurs, des stickers lapins crétins, et une mission: décorer la nappe et les masques; même 8 petits mecs survoltés on été occupés 30mn calmement (bon, je ne dis pas qu'il n'y a pas eu des dessins un peu limites sur la table "ho trop fort, j'ai dessiné des fesses, ha ha ha! Humour gras, je vous disais)

La table de fête avant l'arrivée des affreux!
les affreux et leurs masques!



Pour finir, une partie de foot, et hop, tout le monde est content (surtout que c'est wonderdad qui se cogne le foot pendant que je range le carnage)


Happy birthday mon grand Deuz!! 




5 mars 2015

Partir au ski quand on a 4 trolls

Partir en vacances avec 4 petits trolls, c'est chouette. Mais c'est un poil fatiguant! 

Entre les valises, le fameux sac pour le voyage (celui qui voyagera entre vos jambes et qui vous permettra d'occuper, de nourrir, d'éponger, de calmer et d'hydrater vos trolls), l'organisation du logement, les activités sur place etc...il vaut mieux être bien préparé. 

Pour le ski, multiples enjeux: c'est loin, y'a toujours des bouchons, les apparts sont petits et tout dépend de la météo: de la neige mais pas trop, du froid mais pas trop, du soleil mais pas trop chaud...

Pour bien réussir un séjour au ski quand on a 4 trolls âgés de 9, 7 et 2x4 ans:
- commencer par virer les trollettes chez les grand-parents. Oui je sais c'est lâche, et ça ne répond pas à la problématique, mais honnêtement, si on peut le faire, faut pas hésiter...on s'épargne ainsi une semaine de couinements à tout va: "j'ai froid, j'ai mal aux pieds, mes skis sont trop lourds, j'ai envie de faire pipi, la neige est rentrée dans mes chaussettes, je sais pas où sont mes gants/mon cache col/mes chaussettes/mon casque, je veux pas aller aux piou-piou, je veux rester avec touuuuuuuuaaaaaaaaaaa!"

- recharger les iphones, DS, lecteurs DVD et autres sources d'occupation trollesque, le voyage risque d'être long. 
- Prévoir des affaires en surplus: plein de cache col, 2 paires de gants par troll, des sous-vêtements "techniques", histoire de ne pas chercher tout le matériel à 8h47, quand le cours de ski démarre à 9h...
- si possible, faire le plein de bouffe avant de partir, on ne mangera pas trop de viande (ça voyage mal la viande), mais c'est pas grave, et ça évitera de reperdre 2h et 472€ à l'épicerie de la station, après un voyage qui a toutes les chances d'être long et pénible.
- avoir anticipé depuis longtemps: inscriptions à l'école de ski, réservation de matériel, location d'appart le plus près possible du télécabine...faut anticiper, y'a pas le choix. Le must en terme d'anticipation étant également de prendre ses forfaits par internet (on peut même se les faire livrer). 
- Essayer d'être au max de votre capital patience pour supporter les bouchons sur l'A6 et l'A40...Se réjouir secrètement de ne pas être dans l'autre sens, ça a l'air pire...

Les trolls surexcités par l'air de la montagne se réveillant à 6h30, on n'a eu aucun mal à être à l'heure au cours de ski à 9h. (prévoir une bonne ½ heure pour enfiler les chaussures de ski,  se rendre compte que preums a demandé une pointure trop petite, le convaincre que c'est normal d'être serré, et clopiner jusqu'au RDV de l'école de ski, en portant skis, bâtons, et balistos...)

Apprécier ensuite 3h de liberté avec wonderdad. 
Récupérer les trolls à midi, encourager les progrès, et remonter sur les skis pour trouver un endroit adéquat pour le picnic (les restaurant d'altitude étant hors budget). Vu la météo de daube, se convaincre que sous les sapins on sera abrités. Constater que le paquet de chips se remplit de neige, et réaliser que finalement, non, on n'est pas abrités...Convenir d'avaler les sandwiches en vitesse, et de se réfugier au resto d'altitude vers 15h pour un chocolat chaud bien mérité. Y manger ses balistos en douce;

Evidemment, LE jour où le soleil brillera, ne pas oublier de dégainer l'iphone et de faire fier vos trolls pour les prendre en photo sur chaque piste! 

Les trolls adorent la glisse; impossible de les faire rentrer avant la fermeture des remontées mécaniques. Ils enchaineront avec 1h30 de luge/bonhomme de neige/bataille de boules de neige, et reviendront trempés mais heureux vers 18h....toujours totalement surexcités. Nous, on commencera à réaliser que 6 jours à ce rythme, ça va être compliqué....mais les trolls finiront par s'endormir de bonne heure, et nous aussi...

Toute occupée à surveiller que les trolls ne prennent pas trop de risques et ne finissent pas le séjour au poste de secours, j'oublie de surveiller wonderdad qui se vautre dans la poudreuse, s'assomme avec son bâton, et pisse le sang sur la piste...Le sang-froid n'étant pas ma qualité première, il se peut que mes paroles aient quelque peu heurté la sensibilité de certains skieurs ce jour là...toutes mes excuses. 

Le ski avec les trolls c'était sportif, mais c'était bien! 

L'année prochaine, on emmène les trollettes, ça va être chaud! (Si dans l'intervalle, quelqu'un pouvait nous faire gagner une semaine de ski au club med, et m'éviter toute la partie logistique (et supportage de trolls surexcités ET fatigués au diner), je lui en serrai esternellement reconnaissante (et je promets que je lui rapporterai un chamois en peluche, ça fait rêver, hein?))


Les trolls infatigables....et nous!

ouf, je peux pourrir Facebook moi aussi!

c'est beau, hein?

J'ai dit chocolat chaud?? 







18 février 2015

la trollteam: A fond la forme!

Il y a un sujet qui divise définitivement les MAF et les pas MAF, ce sont les vacances scolaires...
Pour les mères qui travaillent, les vacances scolaires riment avec organisation béton, centre de loisir, mamie et papy, et parfois, avec un peu de bol, une semaine (de taf, certes) sans enfants...j'en connais même qui en profitent pour aller au resto ou au cinoche en semaine..si si...
Quand le parent qui travaille se retrouve lui même en vacances avec ses trolls, il est heureux, en principe. Il a prévu tout plein de trucs, il va profiter de ses enfants, et de son temps libre, ça n'arrive pas si souvent. 

Pour les MAF, l'arrivée des vacances scolaires est souvent une source d'angoisse...surtout si lesdites vacances sont en hiver (donc la toussaint, noel et février, ce qui représente quand même 6 semaines...bon, aller, 5, je reconnais qu'à Noël, y'a de quoi s'occuper)...
Hé oui, chers amis, occuper 4 trolls surexcités, de 7h du matin à 9h du soir est un vrai challenge. Surtout quand on a une tendance pathologique à ne pas trop supporter de voir son salon transformé en salle de gym/atelier d'artiste/exposition de jouets en tout genre etc...



Bref, les vacances des uns (aka les trolls) ne sont pas les vacances des autres (aka les MAF). 

On peut en profiter pour faire des petites choses utiles, du style, une virée chez Décathlon pour racheter des baskets à preums (chaussant du quasi 36, et clopinant dans ses baskets en 34 depuis bien trop longtemps...)
En arrivant, on briefe. Supernanny-style: "les trolls, vous restez à côté de moi. Le premier qui se met à courir partout est puni, le premier qui réclame un truc pas prévu est puni, le premier qui s'éloigne de moi est puni, pigé? "...les trolls en choeur: "oui wondermam!"

Sur ce, on entre, on prend un panier à roulettes, et on se dirige vers le rayon baskets trollesques. Jusque là tout va bien. On observe les modèles, on repère le modèle en promo, et le temps de déchausser preums et de lui faire essayer, on constate que 3 trolls ont disparu. 

Ha non, on m'informe dans l'oreillette qu'ils ont été repérés. Trolette-1 dans le panier à roulette, hilare;  deuz tirant le panier à toute berzingue en faisant des bruits de voiture de course, trolette-2 courrant derrière le convoi en hurlant....Vous commencez à brailler que c'est inadmissible, quand Preums, en chaussettes, entreprend de rattraper tout ce petit monde en gueulant....Vous vous sentez très seule, un poil découragée, et hésitez à prendre un modèle rose à paillette pour preums, histoire de vous venger, mais il faut reconnaitre qu'il essaie de se rendre utile...





Tout ce petit monde revient à sa place, prend une soufflante, et reste immobile, environ 21 secondes, le temps de se décider pour les baskets et de vous diriger vers les caisses. Votre oeil est soudainement attiré par une doudoune sans manche ultra légère, que ce serait quand même cool de la mettre sous la veste de ski pour pas avoir froid. Le temps de regarder, et vous perdez soudainement 2 trolls. Les troll-boys, les pires. 

Vous allez vers la caisse et attendez, bien décidée à ne pas leur cavaler après. Vous attendez longtemps (c'est à dire qu'il y en a des attractions chez décat!)....Au bout d'un trèèèèèèèèèès long moment, vous apercevez preums sur une trottinette, deuz sur ses talons, à bord d'une skate board (je vous épargne la bande son, vous commencez à connaître les capacités décibelistiques de mes trolls)....



Vous fumez. Vous hurlez à travers le magasin, telle une harpie "ça va, vous vous amusez bien??? revenez ici immédiatement!!!" . Tout le monde vous regarde, vous avez envie de passer vos nerfs sur quelqu'un, mais vous êtes bien élevées (et un poil lâche) alors vous serrez les dents (et la main de trollette-1 qui se met à chouiner). 

Les troll-boys arrivent, penauds. Vous les engueulez en bonne et due forme. Tout le monde vous regarde, vous surveillez votre langage pour paraître ferme, mais pas hystérique (on admet que "gonflants", "relous" et "insupportables" sont du registre du "ferme", et non du "pétage de plombs"...)

Vous allez à la caisse "self service", tous les trolls veulent scanner les baskets. Même pas en rêve, les trolls, vous l'avez pas mérité. 

Vous embarquez la misérable paire de basket (qui est passée à 31 euros au lieu de 34, ce qui vous allègera un tout petit peu le coeur),ainsi que vos 4 trolls, vous fourrez tout ça dans le coffre la voiture et vous rentrez...

il n'est que 11h du matin, on n'est que lundi, et vous ne pouvez pas espérer les coucher avant au moins 9H...les vacances vont être longues...!






13 février 2015

Après la Vie Continue...

Elle a 24 ans. 
Elle est plutôt jolie, intelligente, bien dans sa vie. Elle vient de décrocher un diplôme prestigieux qu'elle a obtenu à force de travail et de ténacité. Elle a trouvé un job, un appart à Paris. Ils se sont installés ensembles, sans même se poser de question, tant leur relation semble évidente et fluide. Ils ont vécu loin l'un de l'autre au tout début, puis ont partagé un petit appart perdu dans une ville paumée des USA. Il ne leur serait pas venu à l'esprit de faire appart à part en rentrant. 

Elle est heureuse; pour la première fois de sa vie. Pleinement heureuse.

Jusqu'au 20 Octobre 2001. 

Ce jour là, elle a prévu d'aller chez l'ostéopathe en sortant du boulot, pour essayer de régler son problème de migraines. Plus tard ils suggèreront qu'elle a bien cherché ce qui lui est arrivé. Comme elle est très en avance, elle décide d'aller chez le coiffeur; elle en ressort légère et enthousiaste. 

Plus tard ce soir là, ils regardent "danse avec les loups". Ils sont bien, ils sont heureux. 

Puis tout bascule. Elle entend très distinctement une détonation dans son cerveau, et instantanément, se met à pleurer. Elle essaie d'expliquer, mais ne parvient plus à articuler. Elle panique. Il panique. 
Il dit qu'il va appeler les secours. Elle essaie de marcher, mais ses jambes ne se coordonnent plus. Ses pieds semblent ne plus savoir où est le sol.
Tout d'un coup, son estomac ne contrôle plus rien non plus. Elle ne comprend rien, mais elle est tout à fait consciente. 
Les pompiers arrivent et l'emmènent. Elle ne comprend rien. Elle se laisse faire, ils ont l'air de savoir quoi faire. 
Elle se souvient d'une machine incroyablement bruyante. Elle se laisse faire, son cerveau ne cherche plus à comprendre. Il essaie de survivre. 

Au bout d'un moment, elle se retrouve dans une chambre. Elle n'est pas seule, elle entend des machines et des gens derrière le rideau. Elle veut se lever pour aller aux toilettes, ils disent que ce n'est pas possible. Elle doit prendre sa pilule, elle s'en souvient parfaitement...ils disent que ce n'est pas possible. Alors elle sombre. 
Elle se demande quand même pourquoi ils ne la remettent pas sur pied. Elle ne peut pas concevoir que ce soit grave. Elle n'est jamais malade, n'a jamais mis les pieds à l'hôpital...il doit s'agir d'un malentendu. De toute façon elle n'a aucune capacité de recul à ce moment précis. Son plus fidèle allié en cas de coup dur, son cerveau, s'est mis en pilote automatique. 

Le lendemain, elle ouvre un oeil et découvre une bonne dizaine de blouses blanches autour de son lit. Pas un seul ne se présentera. Le plus vieux des blouses blanches lui demande d'écrire son prénom. Elle le trouve con. Elle est ingénieur, bordel, elle sait écrire son prénom! Mais elle ne parvient pas à tenir le stylo. Ses doigts ne lui obéissent plus. Ils se regardent d'un air entendu.
Docteur Ducon lui demande alors de parler. Elle le trouve con. Mais les mots qui sortent n'ont rien à voir avec ceux qu'elle veut prononcer...ils se regardent d'un air entendu. 
Ils ne disent toujours rien, en tout cas pas à elle. Ils parlent d'elle comme si elle n'était pas là, puis s'adressent à elle comme si elle était débile. Etonnament, elle s'en fout. Elle n'a pas la force de chercher à savoir ce qui se passe. 

Plus tard, son lit parcourra des km de couloirs, elle rentrera à nouveau dans la bruyante machine...et sombrera à chaque fois qu'on lui fichera la paix...

En sortant de la machine elle croise ses parents dont le regard paniqué lui indiquent que quelque chose n'est pas normal. Ce regard lui fait prendre conscience de son état. Partiellement en tout cas. Elle tente de faire de l'humour, histoire de les rassurer. Parle du chinois qui a passé la nuit à ronfler, à côté d'elle. 

Les jours passent. Elle ne comprend toujours pas, et ne cherche toujours pas à comprendre. 
Elle découvre la vie à l'hôpital, supporte courageusement qu'on la manipule comme un sac inerte. Que des aide-soignantes aussi jeunes qu'elle, viennent la laver tous les jours, même là. Elle a honte. Son cerveau marche encore suffisamment bien pour qu'elle réalise la situation, et en souffre, même si à ce moment là, le manque d'intimité est bien la dernière chose qui inquiète ses proches.... Son esprit parvient un peu à s'échapper pendant que des mains inconnues la savonnent, la tournent d'un coté du lit, pendant que l'équipe d'en face installe la moitié d'un nouveau draps, puis la roulent de l'autre coté du lit pendant que l'équipe installe l'autre moitié du draps. Ils lui lavent les cheveux, avec une bassine. "Comme chez le coiffeur", dit l'aide soignante....Le coiffeur où elle était quelques minutes avant que tout bascule...

Elle finit par changer de chambre, son état s'étant amélioré. Elle ne peut toujours pas se lever, a bien du mal à manger seule, a l'impression d'avoir 10000 ans. 
Lui, Il est là; tous les jours, courageusement. S'il trouve ça dur, il ne le montre pas. Elle se demandera souvent comment il a fait pour supporter tout ça, si elle serait capable d'en faire autant...
Elle, elle attend que ça aille mieux; elle ne se demande même pas s'il est possible que ça n'aille pas mieux. Elle a 24 ans, ça ne peut pas aller mal, n'est ce pas? 

Les blouses blanches lui expliquent rapidement, techniquement. Elle comprend bien, elle est scientifique, leurs mots lui parlent. Mais ils semblent parler d'un dossier, pas d'une personne. Ils parlent de caillot, de thrombose, de séquelles, de rééducation. Elle ne comprend pas. Elle pense encore qu'elle va magiquement se relever et reprendre son film là où elle l'a arrêté...

Elle reçoit beaucoup de visites....pourtant elle se sent seule, fragile et vulnérable. Elle ne peut pas parler à ceux qu'elle aime, ils sont déjà bien trop éprouvés. Les autres lui renvoient avec tellement de précision leur peur qu'une telle chose ne leur arrive, qu'ils ne sont pas disposés à l'écouter non plus. De toute façon elle n'a pas grand chose à dire....
Plus tard, elle pourra néanmoins compter sur les plus proches, les meilleurs, pour l'aider à se reconstruire. Elle leur en sera éternellement reconnaissante. 

Elle réalise soudain qu'elle pourrait bien rester cet être dépendant, un peu légume...elle lui propose de se quitter, il lui répond qu'elle est toquée. Il reste, il est fort, il est son pilier. 

Elle est la plus jeune du service. A peine plus âgée que les aides soignantes, qui la prennent en sympathie. Elle entend sa voisine de chambre "la châtelaine", se plaindre que la nourriture est infecte, et qu'elle exige un St Emilion avec un kaki. 
Elle ne sait pas ce qu'est un kaki, elle l'apprendra plus tard, et pensera systématiquement à la châtelaine à chaque fois qu'elle en verra au supermarché. 

Elle va mieux. Elle marche et parle presque normalement. Elle peut rentrer chez elle; elle pourra même retourner au boulot, mais pas avant un mois ou deux. 

Elle entend qu'elle a eu beaucoup de chance. 
Elle entend que c'est une opportunité d'avoir autant de temps devant soit, qu'elle va pouvoir se mettre au dessin ou à la photo. 
Elle entend qu'il faut voir le côté positif, et qu'avoir frôlé la mort lui permettra d'apprécier d'avantage la vie. 

Mais elle ne sent pas la chance. Elle ne voit pas l'opportunité. Elle ne voit pas le côté positif. Elle a peur de la vie, elle a peur de la mort. Elle se sent seule, vulnérable, fragile, mortelle. 

Ils n'ont jamais vraiment trouvé la cause de cet accident. Peut être la faute à pas de chance...Ce sera d'autant plus dur pour elle de s'en relever. Comment éviter que ça ne recommence, si on ne sait même pas ce qui s'est passé? Et pourquoi elle? Elle n'a que 24 ans, n'a jamais fumé, elle fait du sport, fait attention à elle, et n'a jamais fait quoique ce soit de risqué...alors pourquoi elle??? on lui dit que certains n'ont pas sa chance, et restent handicapés...elle culpabilise. 

Le temps passe et elle reprend une vie normale, au rythme de la rééducation. Elle fait des lignes d'écriture comme une enfant. Elle est courageuse et bien entourée. Elle se reconstruit, ils se reconstruisent et  remontent la pente avec ténacité. Mois après mois, année après année,  elle cicatrise. 

Mais la plaie est bel et bien là, se réveillant de temps en temps, même 14 ans après. 

Avant elle Vivait, Confiante
Après, la Vie Continue
A.V.C





22 janvier 2015

Le premier jour du reste de ma vie

Depuis que je blogue, je lis des blogs, des vrais. J'ai découvert celui de Ginie par hasard. Elle m'a touchée, elle m'a fait rire. J'ai aimé ses anecdotes, son franc parler. Ses doutes, ses incertitudes, et sa façon d'en rire. 
Alors quand Ginie nous a fait savoir qu'elle avait saisi l'incroyable opportunité de sortir un livre,je n'ai pas beaucoup attendu avant de l'acheter sur ma super kindle , j'ai collé les trolls devant un DVD et je l'ai englouti. 

Je me suis retrouvée dans Marie, son peps enfoui sous un gigantesque manque de confiance en elle, ses rêves à l'eau de rose et sa passion pour Goldman. Je me suis aussi retrouvée dans Camille, son humour décalé et ses expressions improbables. Je me suis vue en Anne, aussi, que la peur de tout empêche de vivre plein de choses. 
Ce roman est plein de tendresse sans être mièvre, célèbre l'amitié, et bien sûr l'amour. C'est peut être un livre de filles, je ne sais pas si les mecs accrocheront, m'enfin y'a pas de raison;) . Je vais le faire lire à wonderdad, et je vous dirai (d'ici deux ou trois mois...wonderdad a plein de qualités, mais il lit très lentement...)

Ce roman, je l'ai lu d'un coup, vite, très vite, trop vite (?). 
 Bravo Virginie, d'avoir su t'accrocher à ton rêve. D'avoir mené jusqu'au bout ce beau projet. 

Faite donc une petite parenthèse, comme Anne, Marie et Camille, et profitez en pour lire ce joli bouquin. 



14 janvier 2015

Etre ou ne pas être Charlie...

Voilà une semaine que la France entière, et même le monde entier, ne parle que de Charlie. 
Comme tout le monde, j'ai été abasourdie, choquée, effrayée, révoltée, dégoutée...traumatisée (?)...
et puis, petit à petit ont fleuri ces affichettes. "Je suis Charlie". J'ai vu les statuts de la plupart de mes potes de Facebook arborer le même avatar. Et j'ai hésité. Suis je, moi aussi, Charlie? 

Mon côté psychorigide rigoureux m'empêchant de m'approprier une idée qui n'est pas mienne, j'ai réfléchi longuement à cette question: suis-je Charlie?

Si je considère que je ressens une profonde empathie pour ce qui est arrivé à ces pauvres gens, que je suis navrée autant que révoltée que des malades aient tué de sang froid des hommes et des femmes au nom d'une quelconque idéologie...alors oui, je suis Charlie;

D'un autre côté, je crois comprendre que ce qui révolte tant de gens, c'est que cette attaque est assimilée à une attaque contre la liberté d'expression. Nous serions donc tous Charlie car en s'attaquant à la liberté d'expression, les terroristes ont attaqué la république, et donc tout un chacun....
 Liberté d'expression...mais de quoi parle t-on?

Je cogite depuis 7 jours. A ce qu'est Charlie Hebdo. A ce que faisaient ces caricaturistes, ces journalistes, ces dessinateurs. Au bien, au mal. A l'humour. Je lis beaucoup de choses écrites par des gens très intelligents. Mais je me pose toujours autant de questions...

Peut-on rire de tout, de toutes les manières? Doit-on s'arrêter quand on fait du mal? Doit-on préserver cette liberté d'expression à n'importe quel prix? quitte à choquer? quitte à blesser? quitte à attiser les haines? quitte à se mettre en danger? Peut-on nier la portée des mots et des dessins? Peut-on dire tout à fait honnêtement qu'une image de prophète se faisant enculer empapaouter sauvagement, ce n'est jamais qu'un dessin d'un petit bonhomme rigolo? 

Je n'ai jamais lu Charlie Hebdo. Je n'ai jamais été sensible à cette forme d'humour. Je n'ai jamais compris qu'on ait besoin de choquer à ce point, pour faire passer des messages...En cela, je ne me sens pas "attaquée" comme ils ont attaqué Charlie. En cela je ne me sens pas capable de dire "je suis Charlie". 
Même si je comprends bien pourquoi tant de gens le disent. Même si je trouve ça vraiment beau que ces 3 mots rassemblent autant de gens sur la planète (même George Clooney!) 
Et même si comme chacun, je suis révoltée que des sanguinaires, avides d'une folle vengeance, aient pu commettre une ignominie pareille. 

Ces hommes, ces journalistes, ces caricaturistes,  avaient peut être mérité qu'on ne lise pas Charlie Hebdo, mais c'est tout...
Eux qui ont passé leur vie à susciter des réactions telles que la désapprobation ou l'indignation, peuvent se réjouir d'avoir provoqué un tel élan de fraternité et de solidarité. Eux qui ont tant divisé les gens, ont fini par rassembler tout le monde autour d'une même peine. Quelle ironie. 

Pourvu que ces évènements nous amènent à de vraies réflexions...

Avec tout ça, je n'ai toujours pas répondu à ma question...Suis-je Charlie??

Ben quoi...??



5 janvier 2015

MAF 2, le retour!

Et voilà!
Ils sont tous à l'école, la machine tourne, le salon est rangé, la cuisine est propre, et je savoure un café devant mon ordi...à l'heure où ma remplaçante, courageuse, affronte pour la première fois mes morveux élèves de 5°. 

La réalité de la décision prise en Décembre (aka: prof c'est bof, voire : enseigner, plus jamais) se manifeste en ce 5 janvier....Et c'est bon. 

Me revoilà MAF. Avec la ferme intention d'apprécier. Pas comme la dernière fois, où je passais mes journées à ruminer, et à culpabiliser (j'ai pas de boulot, qu'est ce que je vais faire de ma vie, faudrait que j'envoie des CV, j'y arriverai jamais etc...)

Pour ne pas exploser en vol, et passer mes journées à me demander ce que je pourrais faire de mieux que ce que je fais là maintenant tout de suite (ma spécialité), j'ai dressé un plan de bataille, à base de listes de choses à faire en routine (tous les trucs chiants, quoi), en projets ponctuels chiants aussi (trier les vêtements trop petits, nettoyer le four etc...), et les trucs pour moi: sport, lecture, dej avec les copines etc...)...
Le tout teinté de bonnes résolutions à base de:  faire du sport, voir des copines, faire des chouquettes pour le goûter des trolls, moins leur crier dessus, me rappeler que c'est moi l'adulte, et essayer de passer des bons moments avec eux (le repas n'en faisant décidément pas partie!!)

bref, ça durera le temps que ça durera. Peut être que dans quelques semaines, je reviendrai chouiner que j'ai besoin d'un boulot. Peut être. 

En attendant, j'ai décidé de profiter des avantages des MAF, en essayant de ne pas trop me prendre la tête. 

Je suis donc dispo pour prendre un café, ou même un dej (le temps que la mairie ne réalise que j'ai plus de boulot et que je ne devrais plus avoir droit à la cantine...)

Bonne année à tous!